déc
15
2017

« Bon Geste » au chevet de deux garçons mutilés

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« Maman Dimanche », en lunettes, qui pose avec les deux familles

Colline Karemba, commune Itaba en province de Gitega. Richard (12ans) et Jean Claude (10ans), deux garçons amputés de poignets gauches par leurs voisins (aujourd’hui emprisonnés) ont vu ce mercredi 13 décembre Christine Ntahe leur rendre visite « C’est pour les aider à faire oublier leur calvaire ne fût-ce qu’une semaine », a affirmé la représentante légale de l’Association Bon Geste.

« Je croyais avoir tout vu mais ces petits enfants amputés m’ont bouleversée. Ce sont deux vies gâchées et surtout leurs familles qui doivent les supporter alors qu’elles sont aussi vulnérables .»

D’après Mme Ntahe familièrement appelée Maman Dimanche, elle avait eu l’idée de faire quelque chose pour ces enfants depuis qu’elle a entendu la nouvelle. Faute de moyens, elle a partagé cette préoccupation avec le Club Izere Texas qui lui a tout de suite soutenu financièrement pour collecter cette aide, dont elle refuse d’ailleurs d’être filmée arguant que ce n’est pas un trophée.

« J’invite toute personne de bonne volonté à soutenir ces deux familles pour élever ces petits pour que demain nous ne les voyons pas dans la rue à faire la manche. »

Pour Nzeyimana, la mère de Jean-Claude, c’est une aide précieuse pour les deux familles.

Des curieux ou des jaloux ?

Les voisins se sont agglutinés autour de la voiture. Les plus jeunes murmuraient : « ubukene bagiye kubuhamba ! » Littéralement en français, « Ils vont enterrer la pauvreté !». A chaque minute qui passe, deux, trois, quatre personnes rejoignent le groupe qui s’est formé non loin de la maison de l’une des victimes.

« Combien d’argent ont-ils eu ? », demande une femme à sa voisine qui est arrivée la première. Léonie Hakizimana, la maman de Richard, indique qu’elle est devenue l’objet de discussion de ses voisines.

« Elles croient que nous avions eu des millions de francs. Certaines n’hésitent même pas de me dire que la mutilation de mon enfant va me rapporter beaucoup», déplore-t-elle.

Et d’ajouter la gorge serrée : « Si elles savaient ce que je ressens quand mon fils m’appelle chaque matin à le laver et l’habiller alors qu’il n’était pas né infirme, ils arrêteraient de me taquiner ! »

http://www.iwacu-burundi.org

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