aoû
31
2017

Gitega : un cadre du SNR tire sur un ouvrier

La balle a traversé l’épaule gauche avant de sortir par la poitrine. La police indique que les enquêtes ont déjà commencé.

Il s’appelle Gérard Ndayisenga, chef provincial du service national de renseignement (SNR) à Muyinga. Il aurait ouvert le feu sur les ouvriers qui étaient en train de décharger un camion de marchandises ce lundi 28 août à 22 heures  près de chez lui dans le quartier Shatanya III. « Il a tiré pour nous tuer car nous étions couchés sur le ventre », soupire Emery Nsengiyumva sur son lit dans la salle des urgences avant d’être transféré à Bujumbura.

Pour cet homme d’une vingtaine d’années, et ses amis, Gérard Ndayisenga a intimé l’ordre de descendre du camion et coucher par terre. Il était seul et personne d’autre n’était dans les parages.

Interviewés, les autres ouvriers qui étaient avec la victime au moment du forfait abondent dans le même sens qu’Emery. Selon eux, ce chef du SNR à Muyinga leur a d’abord demandé ce qu’ils faisaient devant sa maison.

« Nous lui avons indiqué que nous voulons décharger vite les marchandises pour que le camion soit prêt pour faire le voyage le lendemain ». C’est à ce moment même qu’il leur a intimé l’ordre de descendre et de se coucher à plat-ventre. Tout à coup il a commencé à tirer et fauché la personne qui était devant lui.

« Nous n’avions pas vu avant qu’il tenait un pistolet dans sa main. C’est après le premier coup de feu que nous avons tout de suite réalisé qu’il voulait nous tuer et ceux qui le pouvaient ont pu fuir.» Ils appellent la justice de poursuivre ce haut cadre du SNR.

« La justice fera son travail »

D’après les habitants du quartier Shatanya, ils ont entendu deux coups de feu. Comme c’était la nuit, ils n’ont pas bougé de peur d’être touchés par une balle perdue.

« Je l’ai su ce matin quand j’ai vu des policiers devant la maison de Gérard, mais je n’ai pas approché car c’est une personne qui inspire la peur », confie une femme de Shatanya. Mêmement pour le chef de quartier, il fait savoir qu’il a pris connaissance des faits le lendemain matin. Selon Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police nationale, le dossier suit son cours normal.

« Nous avons des informations selon lesquelles il se serait rendu ce matin même à Muyinga mais la police le cherche assidûment pour qu’il s’explique. Quel que soit l’endroit où il se trouve, il pourra être interrogé comme tout autre citoyen. » Pour ce porte-parole, le code pénal du Burundi est clair et n’épargne personne s’il a commis des bavures. Il indique en outre qu’une fois les enquêtes terminées et qu’il plaide coupable, il ne pourra pas échapper à la justice.

« Il sera déféré au tribunal pour être jugé. La responsabilité pénale est personnelle quelles que soient les fonctions.»

Au moment où nous mettons sous presse, nous avons tenté de joindre Gérard Ndayisenga, sans succès.

iwacu-burundi.org

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