aoû
09
2017

Hausse du prix d’électricité : la décision qui fâche

Le ministre de l’Energie et Mines a annoncé, au début de la semaine passée, une hausse de 0.20 $, soit 340 Fbu sur le prix de l’électricité par kW. Les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer.

Les nouveaux tarifs d’électricité seront en vigueur à partir du mois d’août, a précisé le ministre Côme Manirakiza. C’est une décision qui permettra à la Regideso de renflouer ses caisses. « C’est également pour attirer les investisseurs privés dans le cadre du partenariat public-privé.» Il précise, en outre, qu’avec ces nouveaux tarifs, les délestages diminueront.

Le ministre Manirakiza a évoqué un contrat entre la Regideso et la société Interpetrol pour l’achat de 30 MW d’énergie thermique. Et un autre contrat avec la société Payway, un sous-traitant qui s’occupera exclusivement de la facturation et du recouvrement. Des cash-powers seront bientôt installés dans les ménages. Néanmoins, M. Manirakiza reconnaît que l’Etat ne peut pas satisfaire toute la demande en la matière. D’où son appel aux investisseurs privés et étrangers dans ce domaine.

Désolation, incompréhension, découragement… sont les mots qui décrivent le mieux les réactions des consommateurs après la révélation de ces nouveaux tarifs. « Qu’allons-nous devenir ? L’Etat vient de nous condamner à vivre dans le noir éternel », lance un citadin de Bwiza, très remonté. Ce chef de ménage payait 17.200 Fbu par mois pour avoir 150 kW. Il affirme que désormais, pour avoir la même quantité, il déboursera 68.250 Fbu.

Une décision décriée

Un coiffeur de la 1ère avenue de Buyenzi abonde dans le même sens : « Dans les conditions normales, nous utilisions autour de 300 kW par mois. Et on payait près de 34.400Fbu. Dès le mois prochain, nous payerons donc plus de 136.000 Fbu par mois.» Jusqu’aujourd’hui, le client payait 1000 Fbu, mais avec cette nouvelle tarification, il payera au moins 4.000 Fbu. « Qui pourra payer cela vu la pauvreté dans les familles ? »

Il fustige le gouvernement de sacrifier son peuple : « D’un côté, il appelle les jeunes à entreprendre, à initier des projets, et de l’autre côté, il met des bâtons dans les roues. Quelle logique ? »

Côté soudeurs ou propriétaires de moulins, ils disent qu’ils vont tout simplement mettre la clé sous le paillasson. « Je ne suis pas capable de m’adapter à ces prix », lâche un soudeur de Bwiza.

Noël Nkurunziza, président de l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO), se dit scandalisé. Il rappelle, par ailleurs, que la hausse de 2012 était l’aboutissement d’un long processus de dialogue entre les associations représentant les consommateurs et le gouvernement. « Aujourd’hui, c’était le moment d’évaluer les résultats de cette hausse. Car, pour nous convaincre, on nous a dit que c’est pour que ce produit soit disponible. »

M. Nkurunziza se demande si le gouvernement a pris en considération le pouvoir d’achat des consommateurs. « Rendre disponible l’électricité est devenu un simple slogan pour hausser les prix.»

iwacu-burundi.org

 

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