juin
29
2017

Le Burundi menace de porter plainte contre le Rwanda devant l’ONU

Le gouvernement burundais a menacé, mercredi, de déposer plainte contre le Rwanda auprès des Nations Unies si rien n'était fait par les instances régionales déjà saisies au sujet des dépassements" de Kigali.

"Le gouvernement a, dans un un premier temps, choisi la voie diplomatique en portant plainte auprès des organisations dont font partie le Burundi et le Rwanda", a déclaré Aime-Laurentine Kanyana, ministre burundaise de la Justice, ajoutant que " si cette voie échoue, le Burundi portera plainte officiellement contre le Rwanda auprès de l'Organisation des Nations Unies (ONU)".

Répondant aux questions des députés, à l’hémicycle de Kigobe, elle a indiqué que si cette voie venait à échouer aussi, le Burundi ne restera pas les bras croisées : « il se tournera vers les tribunaux internationaux", a-t-il ajouté.

Déplorant le "manque de volonté des pays qui hébergent les putschistes du 13 mai 2015", Aimée-Laurentine Kanyana a nommément cité le Rwanda et la Belgique qui "prétextent la protection de réfugiés", a-t-elle souligné.

La semaine dernière, le Conseil national burundais de sécurité (CNS) avait appelé la Conférence internationale sur la région des grands-lacs (CIRGL), la Communauté des états d’Afrique de l’est (CAE) et l’Union africaine (UA) à «sortir de leur silence » et de condamner les agressions faites par le Rwanda, sans donner de précisions sur la nature de ces agressions

Les relations entre Kigali et Bujumbura se sont fortement détériorées depuis le déclenchement de la crise politique au Burundi, il y a plus de deux ans.

Bujumbura accusant Kigali d’héberger des opposants et des présumés putschistes, fait que le Rwanda dément, accusant à son tour Bujumbura de collaborer avec la milice des "Interahamwe", auteurs du génocide perpétré sur son sol en 1994.

Depuis avril 2015, le Burundi est traversé par une grave crise politique et sécuritaire déclenchée au lendemain de l'annonce par Pierre Nkurunziza, sa candidature à un 3ème mandat présidentiel, jugé "inconstitutionnel" par l'opposition et la société civile.

Les violences consécutives à cette crise ont fait plus d'un millier de morts et poussé 423 mille personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), publié le 19 juin 2017.

imburi.info

 

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