oct
18
2017

Le Burundi va de mal en pis

Les chiffres sont alarmants : PIB le plus bas des Etats de l’EAC, érosion du pouvoir d’achat, amenuisement des terres cultivables, chômage des jeunes, déficit alimentaire, etc. La Parcem alerte sur la dégradation des conditions de vie.

«70% de Burundais vivent en dessous du seuil de pauvreté. Pourtant, ils étaient estimés à 30% en 1992», a déclaré Faustin Ndikumana, président de la Parole et action pour le réveil et le changement des mentalités. C’était ce mardi 17 octobre à l’occasion de la journée internationale du refus de la misère.

Avec des chiffres à l’appui, il démontre l’état de la pauvreté au Burundi. Le rapport du PNUD classe le Burundi parmi les 5 pays les plus pauvres au monde. Celui du Fonds monétaire international le range à la dernière position sur 189 pays. Faustin Ndikumana évoque un PIB de moins de 300 $. Celui-ci est de moitié inférieure à celui des Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Est. « Il dépasse 600$.»

Il révèle que la pauvreté monétaire est aujourd’hui de 80% dans plusieurs provinces du pays. Un léger mieux dans la ville de Bujumbura. Au sujet de la famine, 60% des enfants sont malnutris. Cette situation entraîne des abandons en milieu scolaire. Il rapporte plus de 120 mille cas en avril dernier. Avant de glisser que le déficit alimentaire est de 30%.

Haro sur les corrupteurs

Cet activiste de la société civile évoque aussi les conséquences de la dépréciation du Fbu. Citant l’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (Isteebu), le taux d’inflation est compris entre 10 et 13 %. Le président de la Parcem estime l’inflation alimentaire à 20%. Et de se demander si la population dispose de moyens pour faire face à l’envolée des prix. « La production est inférieure à la croissance démographique de 3%. »

M. Ndikumana indique que le chômage va crescendo. Il déplore que la jeunesse en fasse les frais : « 55 % en milieu rural et 65 % à Bujumbura sont en état de chômage. »

Concernant l’agriculture, il indique que ce secteur fait face à de sérieuses difficultés, notamment l’exiguïté des terres. Un ménage, signale-t-il, possède en moyenne un hectare et demi. Le café ne procure pas de revenus comme auparavant. Il souligne également que 30% de Burundais n’ont pas de terres arables.

En outre, cet économiste dénonce une corruption tous azimuts. «Elle limite l’accès des citoyens aux services de base.» Et de fustiger l’ «exagération » dans l’exigence des contributions financières à la population. «En dehors de toute règlementation.»

Le président de la Parcem souligne l’obligation des autorités de s’investir dans la lutte contre la pauvreté. Il cite l’article 17 de la Constitution du Burundi : «Le gouvernement a pour tâche de réaliser les aspirations du peuple burundais, en particulier de guérir les divisions du passé, d’améliorer la qualité de la vie de tous les Burundais et de garantir à tous la possibilité de vivre au Burundi à l’abri de la peur, de la discrimination, de la maladie et de la faim.»

Il les exhorte à mettre fin à la manipulation de la réalité : «Plus nous occultons un problème, plus il s’aggrave et nous engloutit.» La pauvreté n’est pas une fatalité, conclut-il, mais un défi à notre portée.

http://www.iwacu-burundi.org

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