juin
15
2017

L’ONU inquiète de la violation des droits de l’Homme au Burundi

La commission d’enquête sur le Burundi a rendu public son rapport en marge de la 35ème session du conseil des droits de l’Homme. Elle laisse entendre la persistance des violations des droits de l’homme dans un climat de peur généralisé.

«Nous avons été frappés par le caractère particulièrement cruel et brutal des violations qui nous ont été rapportées », lit-on dans le communique sorti ce jeudi 15 juin par la Commission d’enquête sur le Burundi.

Les membres de cette dernière disent que ces sévices ont eu pour effet de cassure des os des victimes ou de perte de connaissance, d’injection d’aiguilles dans les corps des victimes, d’arrachage d’ongles avec des pinces, de brûlures et d’autres dommages sur les parties génitales masculines.

Ils confient avoir reçu des témoignages faisant état de torture, de l’usage de matraques, de crosses de fusil, de baïonnettes, de barres de fer, de chaînes métalliques ou de câbles électriques. Et de regretter le manque de coopération du gouvernement et l’absence d’accès au pays.

Ils disent avoir recueilli tout de même des témoignages auprès des Burundais en exil. Ils affirment s’être entretenus avec ceux installés notamment en Tanzanie, au Rwanda, en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Kenya. Et de soutenir avoir recueilli plus de 470 témoignages sur les violations des droits de l’Homme qui auraient été commises depuis avril 2015.

«Nous sommes aujourd’hui en mesure de confirmer nos craintes initiales quant à l’ampleur et la gravité des allégations de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ceux-ci commis depuis avril 2015 au Burundi.»

Selon eux, ces violations incluent des exécutions extra-judiciaires, des actes de torture et autres traitements inhumains et dégradants, des violences sexuelles et basées sur le genre, des arrestations et détentions arbitraires et des disparitions forcées, accompagnées souvent de demandes de rançons importantes aux familles contre des promesses de libération de détenus ou pour retrouver les personnes disparues.

Des discours de haine à dimension ethnique

«Dans plusieurs cas, les actes de torture et les mauvais traitements ont été accompagnés d’insultes violentes et de menaces de mort, y compris à caractère ethnique.»

Bon nombre de ces violations, poursuivent-ils, ont été commises par des agents du Service national de renseignements et de la Police. Avant d’ajouter qu’ils étaient « parfois » secondés par des Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir.

En outre, les membres de cette commission dénoncent des discours de haine. « Ces violations des droits de l’Homme sont entretenues par des discours de haine, parfois à dimension ethnique.» Et d’indiquer qu’ils sont tenus par certaines autorités de l’État et des membres du parti au pouvoir.

En guise d’illustration, ils mentionnent la vidéo ayant circulé en avril 2017, montrant des jeunes du parti au pouvoir en train d’entonner une chanson appelant à « engrosser les opposantes pour qu’elles enfantent des Imbonerakure ».

Ils laissent entendre que les victimes sont ciblées le plus souvent en raison de leur opposition présumée au gouvernement, indépendamment de leur appartenance ethnique.

La résolution établissant cette commission prévoit qu’elle présentera son rapport final à la trente-sixième session du Conseil des droits de l’homme, en septembre 2017.

http://www.iwacu-burundi.org

 

 

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