mai
31
2018

Mairie de Bujumbura : le transport rémunéré réformé

Depuis le mois de mai, les bus qui font le transport en mairie de Bujumbura sont exploités selon les lignes. Les transporteurs indiquent que l’objectif est de faciliter le transport des passagers et une projection du renouvellement du charroi actuellement vétuste.

« Maintenant, je prends mon bus près de ma demeure » », se réjouit Jean Claude Nshimirimana, un habitant de la zone Kinama, quartier Ruyigi.

Pour lui, Kinama n’était pas desservi en bus avant l’initiation de l’exploitation des bus par ligne. « J’étais obligé de me rendre à Kamenge ou à Cibitoke, les endroits où les bus faisaient l’embarquement et le débarquement des passagers », se rappelle-t-il. M. Nshimirimana témoigne que pour arriver à ces endroits, il dépensait 400 FBu (aller-retour) pour payer un taxi-vélo.

ean Nzeyimana, habitant de la zone Kanyosha, quartier Nkenga-Busoro se dit également satisfait du nouveau système d’exploitation des bus par ligne. Il affirme qu’avec cette innovation, il parvient à avoir le bus à 7 heures 30 minutes du matin. « Pourtant, il m’arrivait d’avoir le bus à 8 heures voire 9 heures », indique-t-il.

Cependant, M.Nzeyimana regrette que des fois il préfère dévier de ligne (Centre-ville-Kanyosha) pour migrer vers la ligne Centre-ville-Musaga-Kinanira. Ce qui lui prend 15 minutes de marche à pied. Cela parce que, selon toujours M. Nzeyimana, pas mal de bus à destination de Musaga privilégient le transport des élèves qui étudient au lycée du lac Tanganyika en commune Mukaza. « Ces élèves paient 600 FBu au lieu de 380 FBu prévus par la législation, soit 220 FBu de plus », informe-t-il.

Vers l’amélioration du transport

Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU) précise qu’en date du 7 mars 2018, l’assemblée générale de ladite association a décidé d’exploiter les bus par ligne en mairie de Bujumbura. Cela afin d’alléger les souffrances des passagers qui attendaient les bus pendant une longue durée. M. Ntirampeba confirme que cette stratégie permettra de réduire les délais d’attente des passagers passant de 20 minutes à 5 minutes.

C’est aussi une occasion, d’après M.Ntirampeba, de regrouper les transporteurs  en coopératives. « Ce qui facilitera la libération des capitaux afin de renouveler le charroi », martèle-t-il.

M.Ntirampeba signale par ailleurs que les bus devraient arriver à destination. « Une fois que le chauffeur ne respectera pas le mot d’ordre de l’association, les passagers sont priés de téléphoner sur les numéros gravés sur les autocollants mis sur le bus. Cela pour réclamer leurs droits. Au sein de notre organisation, nous allons sanctionner les transporteurs conformément au règlement d’ordre intérieur », souligne-t-il. Parmi les sanctions prévues, M. Ntirampeba cite la suspension ou l’arrêt provisoire d’un transporteur.

Des bus affectés selon les lignes

Charles Ntirampeba annonce que 400 bus dont 200 de marque « Coaster » et 400 de marque « Hiace » sont opérationnels en mairie de Bujumbura. Ces bus doivent desservir une population avoisinant  800 mille personnes. M. Ntirampeba fait remarquer que l’association a affecté 35 bus à Carama, 80 bus à Kamenge, 60 bus à Mutakura, 40 bus à Ngagara et Cibitoke, 63 bus à Gatumba, 100 bus à Kanyosha, Ruziba, Kinindo et avenue du large, 60 bus à Musaga, 100 bus à Gasenyi et Mirango et 19 bus à Mutanga nord…

M.Ntirampeba explique qu’il existe des bus qui sont encore au garage et qui seront affectés au fur et à mesure. Et de renchérir : « Nous prévoyons initier une ligne Centre-ville-Rubirizi (commune Mutimbuzi de la province Bujumbura rural) comme nous l’avons fait pour la localité de Maramvya de la même commune ».

Impossible création d’une seule coopérative ou d’une seule société

M. Ntirampeba fait remarquer que c’est impossible de créer une seule coopérative ou une seule société pour tous les transporteurs. Pour lui, cette coopérative ou cette société risque d’être gigantesque et serait difficile à gérer.

C’est pourquoi, selon Ntirampeba, l’ATRABU souhaite que les coopératives et les sociétés soient créées par ligne.

Notons que le système d’exploitation des bus par ligne a sensiblement diminué les files d’attente sur les arrêts-bus sauf aux heures de pointe. Cependant, le nombre de bus va decrescendo. Au mois de mars 2017, l’ATRABU estimait le nombre de bus marque « Coaster » et « Hiace » confondus à 1 041. Aujourd’hui, elle les estime à 600. Ceux de l’Office Burundais des Transports en Commun (OTRACO) étaient évalués par la direction générale de l’office à 60. Au mois de janvier 2018, la même direction les estimait à 40.

burundi-eco.com

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