mai
26
2017

Présidentielle 2017 : certaines questions restent non résolues

Dans deux mois, les Rwandais éliront pour la troisième fois leur Président. C’est depuis la fin du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi. Certains citoyens témoignent qu’ils ne figurent pas sur les listes électorales et les jeunes qui ont atteint l’âge de majorité civile (18 ans) clament qu’ils n’ont pas encore trouvé leurs cartes d’identité et craignent qu’ils ne soient pas permis de voter. Les migrés à l’intérieur du pays font le même signal de ne figurer sur aucune liste électorale.

Dans deux mois, jour pour jour, le Rwanda organisera la présidentielle le 04 août prochain. Les  agents de la Commission Electorale Nationale (CEN) dans les différentes entités administratives se hâtent pour avoir des listes électorales exhaustives et résoudre d’autres problèmes  y relatifs. Mais, le bilan montre qu’il y a encore grand-chose à faire, vu les réclamations de la population.

Ceci a été révélé ce jeudi 25 mai dans le district de Bugesera, sud-est,  lors d’une conférence-débat organisée par l’Institut Panos Grands Lacs (IPGL) conjointement avec le Réseau des Radios Communautaires au Rwanda (RCRN) dans le cadre du projet ″Election, Medias  Société civile pour la Démocratie au Rwanda̎ (ELMS)″ financé par l’Union Européenne.

Entre 800 et 1000 personnes ont participé à cette conférence-débat radiodiffusée sur quatre radios communautaires œuvrant en synergie en vue de couvrir une large partie du territoire rwandais.

Le Maire du district de Bugesera, Nsanzumuhire Emmanuel, le représentant de la CEN dans la Province de l’Est, Kayiranga Rwigamba Frank et son équipe du district de Bugesera, ont répondu aux diverses question soulevées par la population.

La conférence-débat a été centrée sur les individus qui ne figurent pas sur les listes électorales, les jeunes qui ont atteint l’âge de majorité civile qui n’ont pas encore leurs cartes d’identité et les migrés à l’intérieurs du pays qui doivent être transférés sur les listes électorales de leurs nouvelles entités administratives.

Le représentant de la CEN dans la Province de l’Est, Kayiranga Rwigamba Frank, a souligné que ″voter″, est un droit pour tous. ″La  perte et la non possession de la carte d’identité n’empêchera personne à voter.  Les jeunes qui ont réalisé 18 ans (âge de majorité civile) doivent se faire inscrire dans leurs secteurs administratifs respectifs pour l’acquisition des cartes d’identité. Le jour du scrutin venu, ils pourront voter comme tous les autres citoyens, de même que ceux qui auront perdu les leurs avant la séance électorale.″, a-t-il précisé.

Les migrés venus d’autres circonscriptions administratives ont été invités à se faire inscrire sur les listes électorales de leurs nouvelles entités administratives par le biais de téléphone portable. ″Tout a été simplifié″. Il n’y a pas de raison à faire la queue devant les bureaux de la CEN pour avoir ce service. Il suffit d’avoir un téléphone portable pour faire des corrections en ligne sur les listes électorales″, a rappelé le représentant de la CEN dans la Province de l’Est.

Cas isolé

Le public a évoqué un cas d’un jeune-homme né en 1989 qui, au cours des élections antérieures, les autorités lui avaient refusé son droit de voter pour le fait qu’il figurait sur la liste des génocidaires et qu’en réalité, il était encore gosse pour commettre un tel crime de génocide (à cinq ans). Le Maire Nzanzumuhire Emmanuel a demandé à la CEN de collaborer avec l’Agence Nationale d’Identification (National Identification Agence-NIDA) en vue d’en trouver une solution rapide.

Le Secrétaire exécutif du secteur administratif de Mayange, Nkurunziza Francis, a montré que les personnes qui figurent sur la liste des génocidaires n’ont pas droit de voter. ″Il faudra consulter NIDA pour la vérification du nom du jeune-homme sur la liste des génocidaires. Si son nom y figure, on passera à la vérification du fait accusé et s’il n’y figure pas on demandera à la CEN de lui faire une carte d’électeur″, a-t-il montré les longues  gymnastiques administratives à effectuer pour résoudre définitivement ce problème.

Les autorités ont salué les assises de la conférence-débat organisée par l’IPGL et le RCRN.″Je loue l’IPGL et le RCRN qui nous ont aidés à informer la population sur l’agenda électoral de 2017 et ses droits et devoirs  ″, ont successivement salué, le Maire du district de Bugesera Nzanzumuhire Emmenuel et Kayiranga Rwigamba Frank, représentant de la CEN en Province de l’Est.

IPGL/Safari Byuma

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    Le représentant de la CEN dans la Province de l’Est, Kayiranga Rwigamba Frank entrain de répondre aux différentes questions de la population
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    Le président sortant Paul Kagame est candidat à sa propre succession
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