mar
24
2016

16 militants du FNL pro-Rwasa sous les verrous

Une dizaine de partisans d’Agathon Rwasa sont emprisonnés au cachot de la commune Busoni, depuis samedi 12 mars. Leur leader parle d’un énième rétrécissement de l’espace politique au Burundi.

Selon des sources à Busoni, une dizaine de partisans de M. Rwasa ont été arrêtés. Ils allaient rendre visite à la famille de Didace Manirabona, chef du parti Fnl-pro Rwasa, emprisonné depuis plusieurs mois, à Bwambarangwe en province Kirundo. Arrivés à Busoni, ils sont partis se désaltérer dans un bistrot tenu par une certaine Sandrine Ndayishimiye : « C’était vers 13h quand nous avons vu débarquer plusieurs jeunes du parti au pouvoir munis de bâtons. Ils nous ont intimé l’ordre de ne pas bouger, nous accusant de tenir une réunion non autorisée. »

Après quelques minutes, soutiennent nos sources, le chef de poste de la police est arrivé sur les lieux, accompagné de Fabien Bizumuremyi, président du Cndd-fdd à Kirundo, Vital Manirambona, le chef de zone, un certain Munyentwari, chef du secteur Burara, et plusieurs policiers.  « Après de vives discussions, des policiers ont conduit ces partisans d’Agathon Rwasa au cachot de la commune. »

« On ne peut pas faire de la politique si les gens n’ont pas le droit de se réunir »

Pour Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, ce sont plutôt les habitants, inquiets d’une présence inhabituelle dans une maison abandonnée, qui ont alerté les forces de l’ordre. Et de marteler que de telles réunions ne peuvent se faire sans autorisation.

Contacté par RFI, Agathon Rwasa, premier vice-président de l’Assemblée nationale et leader historique du FNL, déplore un énième rétrécissement de l’espace politique au Burundi : « Le droit de réunion est quand même consacré par la loi. Un bar, c’est un lieu public, on y entre quand on veut et on en sort quand on veut. Le pouvoir, la police et les renseignements cherchent toujours à ne pas permettre aux autres de pouvoir se réunir. Or, on ne peut pas faire de la politique si les gens n’ont pas le droit de se réunir. C’est pratiquement impossible ».

D’après nos sources à Busoni, au lendemain de ces arrestations, la police a procédé à une perquisition dans ledit bar, mais rien n’a été trouvé comme élément à charge contre les 16 militants. Toutefois, nos sources affirment qu’elle a embarqué Sandrine Ndayishimiye, la propriétaire du bistrot, vers une destination inconnue.

Interrogés, Melchior Nankwahomba, gouverneur de la province Kirundo, et le procureur de Kirundo se sont gardés de tout commentaire.

CHRISTIAN BIGIRIMANA   

Source : IWACU