Jan
14
2016

Alexandre Polack (porte-parole de la Commission européenne): “L’UE reste engagée dans la lutte contre Ebola”

Bruxelles – Aujourd’hui le Liberia a atteint son 42ème jour sans présenter de nouveaux cas Ebola. Le 14 janvier 2016 était la date requise par l’OMS pour annoncer la fin de la transmission du virus en Afrique l’Ouest (le seuil des 42 jours avait été atteint par la Guinée en novembre dernier et par la Sierra Leone en décembre). C’est donc chose faite. Aux micros d’IGL, Alexandre Polack, porte-parole de la Commission européenne en charge de l’aide humanitaire et au développement a salué positivement l’annonce de l’OMS. « C’est une excellente nouvelle ». Et ce d’autant plus « qu’il y a un an, jamais nous aurions imaginé possible la fin de la transmission d’Ebola aujourd’hui ». Ceci dit, « la bataille est loin d’être terminée », tient à souligner Polack. « Il est très important de rappeler que certaines personnes peuvent encore porter le virus. Il faut donc se garder de tout excès de confiance ». En effet, « le risque de réinfection est beaucoup plus grand que nous le pensions », comme les différentes rechutes au Libéria depuis mai 2015 l'ont montré.

L’épidémie d’Ebola qui a touché la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à partir de décembre 2013 est une crise sans précédent dans l'histoire de ce virus qui a entraîné 28 637 cas, dont 11 315 mortels. La République Démocratique du Congo, où des chercheurs ont détecté pour la première fois Ebola en 1976, a été touchée à maintes reprises, comptant au total plus de 800 morts.

Dans cette interview, Polack rappelle que « l’UE a contribué à hauteur de deux milliards d’euros dans la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest. Concrètement, cela signifie par exemple 150 vols affrétés dans les trois pays touchés par l’épidémie pour acheminer l’aide humanitaire ». Mais Bruxelles ne compte pas en rester là. « La Commission européenne va débloquer 600 millions euros pour les années à venir ». Car une des leçons à retenir dans cette crise est la nécessité absolue de conjuguer l’aide à court terme – celle humanitaire – avec l’aide au développement à plus long terme. « Dès le début de la crise, nous savions que miser uniquement sur l’aide humanitaire n’était pas une façon appropriée de lutter contre Ebola, il fallait en même temps réfléchir tout de suite sur tout ce qui touchait au développement ». De même, remédier à la faillite des systèmes de santé nationaux en Guinée, Liberia et Sierra Leone – dont les conséquences ont été très lourdes lorsque la crise a explosé – ne suffit pas à résoudre tous les problèmes. « Disposer de centres de santé dans les zones affectées n’est pas suffisant pour combattre un tel fléau, il faut aussi faire de la prévention, notamment dans le domaine de l’éducation, à laquelle s’ajoute la nécessité d’avoir de la stabilité ».   

Preuve que l’Union Européenne sait faire preuve d’humilité, Polack reconnait que « le système international doit remédier aux défaillances devant l'insuffisance de la réponse à l’épidémie dans les premiers mois de 2014, notamment concernant l’envoie de médecins en urgence dans les zones affectées, que ce soit pour tremblement de terre ou pour une épidémie comme Ebola ». Ainsi, l'Union européenne a décidé de mettre en place un Corps Médical Européen par le biais duquel les équipes médicales et l'équipement de ses Etats membres peuvent être déployés rapidement pour faire face à de futures situations d'urgence sanitaire. Le lancement de ce Corps sera officialisé en février prochain.

 

 

 

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00:04:40

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