juin
20
2015

Antoine Kaburahe (IWACU): “Les journalistes ne sont pas des ennemis du Burundi”

« J’espère que les autorités vont comprendre que les journalistes ne sont pas des ennemis du Burundi. Nous sommes là pour construire le pays ». Deux semaines après sa première interview accordée à Infos Grands Lacs, Antoine Kaburahe est toujours debout. Aujourd’hui le directeur de l’unique organe de presse indépendant encore actif au Burundi ressemble à un capitaine à la tête d’un navire en pleine tempête et qui face aux déferlements des vagues veut garder espoir. Et ce malgré les intimidations et les menaces qui pèsent toujours plus sur le travail des journalistes de la rédaction d’IWACU qu’il dirige avec un regard admiratif. « Tout le monde reste fidèle à son poste. Je trouve leur engagement extraordinaire car ce n’est vraiment pas évident de travailler dans ces conditions ».

Il suffit de lire ce post pour comprendre les propos de Kabuhare. Et l’écouter attentivement dans cet entretien interrompu de manière surréaliste par l’explosion d’une grenade sur l’avenue de France. « Nos journalistes rasent les murs », soutient le directeur d’IWACU. Et les collines, « où les journalistes en province courent plus de risques qu’à Bujumbura car ils sont très rapidement repérés ». Face aux dangers qui s’intensifient, Kaburahe ne cesse de s’interroger sur la logique jusqu’au-boutiste du régime du président Pierre Nkurunziza. Un régime qui selon lui « n’a qu’une fixation : les élections. Mais que valent des élections organisées en solo ? » et dont les financements font cruellement défauts suite à la décision prise par plusieurs bailleurs de fonds de suspendre leur aide à un processus électoral dominé par un parti, le CNDD-FDD, et un homme, Pierre Nkurunziza.

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie). 

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Genre journalistique: 
Durée: 
00:15:00

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