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19
2016

Bujumbura : Une fosse commune et un cadavre

La police a montré à la presse, ce vendredi 18 mars dans l’après-midi, une fosse commune située dans la zone de Cibitoke où étaient censés se trouver 5 cadavres. Mais un seul a été découvert.

« Jusqu’ici nous n’avons trouvé qu’un seul cadavre, mais nous continuons à chercher », dixit l’administrateur de la commune Ntahangwa, Eddy Hakizimana, devant la parcelle n⁰44 de la 13èmeavenue de la zone Cibitoke, où les services de la protection civile viennent de déterrer un corps.

Vers 15h, le service de la communication de la police alerte les médias qu’une autre fosse commune vient d’être découverte à Cibitoke, et une déclaration sera faite à 15h30. Sur place, beaucoup de policiers, des éléments de l’API ont été déployés tout autour. Devant la parcelle en question, près de la route, on aperçoit la tête et les pieds enveloppés dans une moustiquaire, le reste du corps encore sous une terre fraîchement retournée. A l’intérieur de la parcelle, où se trouvent cinq maisonnettes abandonnées, avec beaucoup d’impacts de balles, plusieurs jeunes gens, des taxi-vélos réquisitionnés par la police, nous dit-on, s’acharnent à creuser un trou qui atteint bientôt 1,5m, sous haute surveillance policière, à la recherche d’autres cadavres.

Vers 16h35, le maire de la ville, Freddy Mbonimpa, arrive sur les lieux, avec une délégation. Selon le maire, il s’agit des représentants des ambassades de Chine, Egypte, ceux de RDC et du Kenya devraient aussi être présents. Mais aussi des observateurs des droits de l’homme de la CNIDH, de l’UA, et des représentants de la CIRGL. Dans la parcelle, un officier de l’API donne des explications à une partie de la délégation : « C’est dans cette maison qu’ils tuaient les gens avant de les enterrer… C’est sur cet arbre qu’on pendait d’autres… Ils creusent pour trouver d’autres cadavres. »

Mais jusque vers 17h, seul un cadavre a été trouvé, malgré que Clovis Kwizera, alias Désiré, parle de 5 cadavres. Ce dernier, qui se présente comme un ancien rebelle du Red-Tabara s’étant rendu aux autorités, est celui qui a désigné cette fosse commune à la police. « J’étais avec ceux qui les ont tués, en janvier dernier. On en a enterré un ici devant la parcelle, les quatre autres à l’intérieur. C’était ici notre état-major. » C’est le même Clovis qui a montré la fosse commune dans la zone Mutakura où trois corps ont été découverts, le 29 février dernier. A la question des journalistes de savoir pourquoi il n’a pas montré cette autre fosse commune à ce moment-là, il répond : « Vous savez, la mémoire nous joue parfois des tours. Mais je me souviendrai sûrement d’autres fosses », a-t-il promis.

Edouard Madirisha

Source : IWACU 

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