nov
13
2019

Burundi: Société civile et médias en campagne de sensibilisation des victimes des crimes contre l’humanité

Deux ans après l’ouverture des enquêtes de la Cour Pénale Internationale sur le Burundi, la Coalition Burundaise pour la Cour Pénale Internationale (CB-CPI) et le Réseau des Journalistes Burundais pour la Cour Pénale Internationale (RJB-CPI) ont décidé de lancer une campagne de sensibilisation des victimes sur les crimes commis au Burundi qui relèvent de la compétence de cette Cour.

 

Ces deux coalitions veulent sensibiliser ces victimes sur leurs droits et devoirs devant la CPI.

 

D’après maitre Lambert Nigarura, président de la CB-CPI,  “cette campagne vise à faire comprendre aux victimes leurs droits et devoirs, leur rôle, leur place et leur contribution dans la manifestation de la vérité une fois que les procédures pénales sont engagées car ce sont elles qui ont vu, vécu et subi le calvaire, la torture et la mort”.

 

Durant cette campagne de trois mois, les victimes seront aussi sensibilisées sur les règles de jeu de la CPI.

 

“Nous allons leur informer sur les lois régissant la Cour mais aussi sur la protection des victimes et des témoins et sur comment saisir la cour. Apres cela, elles choisiront si elles veulent participer personnellement ou se faire représenter aux procédures” a fait savoir Maitre Lambert Nigarura, ajoutant que ces victimes ont d’abord besoin d’être sensibilisées par rapport à leur protection.

 

Au cours de la campagne, ces activistes de la société civile qui militent pour la cause de la justice pénale internationale veulent aider les victimes à se regrouper en associations.

 

“Cette association pourra sans doute les aider à porter loin leur voix, rester en contact avec le bureau du procureur et de la greffe, échanger des expériences avec d’autres coalitions des victimes comme celles de la Côte d’Ivoire et de la Centrafrique et par après constituer un Réseau au niveau de l’Afrique” disent-ils.

 

Coté victimes, c’est la satisfaction totale.

 

“Nous osons espérer que cette campagne va nous aider à avoir une justice que nous avons manqué au Burundi car dans ce pays, elle n’est pas indépendante. Nous sommes prêts à collaborer avec la CPI pour que nos bourreaux soient punis conformément à la loi” ont-ils souligné.

 

Plus de 1600 dossiers dossiers de ces victimes ont été déjà déposés devant la CPI.

 

Le collectif des avocats qui ont aidé ces victimes à porter plaintes et apporter des communications nécessaires devant la CPI rassure que le processus est en train de suivre son cours normal.

 

“Nous avons déjà déposé plus de 1600 dossiers et des communications y relatives. Il y a aussi d’autres dossiers déposés par nos confrères de la CAVIB ainsi que d’autres sur lesquels nous travaillons pour les finaliser. Donc pour le moment, le bureau du procureur de la CPI est en train de collecter toutes les données et nous espérons que le cas échéant, incessamment, des mandats d’arrêts contre les suspects pourraient intervenir” a précisé maitre Armel Niyongere du collectif.

 

Les enquêtes de la Cour pénale internationale sur le Burundi ont été débutées en novembre 2017. Elles portent sur les crimes contre l’humanité commis au Burundi à partir d’avril 2015.

 

La CPI parle des crimes de meurtres d’au moins 1 200 personnes entre avril 2015 et juin 2017, des milliers d’emprisonnements et de disparitions forcées, des tortures et des viols sexuels.

 

Le bureau de la procureure de la CPI, madame Fatou Bensouda a affirmé avoir recensé entre 595 et 651 cas de tortures et des dizaines de cas de viols, dénonçant à plusieurs reprises la responsabilité d’ un appareil d’Etat soupçonné d’attaques systématiques qui auraient, en outre, forcé plus de 400 000 Burundais à fuir leur pays.

 

Ces enquêtes sont qualifiées de non événement par le Burundi, ce dernier s’étant retiré de cette Cour juste deux après le début des enquêtes.

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