mai
08
2015

Colette Braeckman: "Il faut prêter attention aux déclarations de l'avocat Maingain"

« Je connais bien Maître Maingain, durant les mois qui avaient précédé le genocide du Rwanda, il avait multiplié les mises en garde et les révélations, mais à l’époque ces révélations n’avaient pas été prises au sérieux, avec les conséquences que l’on a vues. Nous devons donc prêter attention à ce genre de déclarations ». Tel est l’avis de la journaliste belge, Colette Braeckman, au lendemain des déclarations fracassantes de l’avocat Bernard Maingain.

Hier, Maingain avait révélé avoir recueilli les témoignages de deux collaborateurs du général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président burundais Pierre Nkurunziza et ancien chef des services de renseignements, faisant état d’un plan criminel du régime burundais visant à destabiliser la région et provoquer un conflit ethnique au Burundi.

Selon cette spécialiste des Grands Lacs africains, cette affaire rappelle les révélations faites en janvier 1994 au Rwanda « par un informateur, un dénommé Jean-Pierre, qui appartenait à l’entourage du Président Habyarimana” et qui à l’époque avait évoqué « l’existence de milices Interahamwe formées pour tuer des Tutsi, et que des armes avaient été distribuées à ces Interahamwe, que des listes de personnes à tuer avaient été dressées, et que l’on se trouvait donc face à la préparation d’un génocide ».

Dans le cas du Burundi, « ce n’est pas tout à fait la même chose, mais nous avons à faire à deux personnes qui appartenaient aux services de sécurité de l’entourage du président » burundais et « qui auraient fait aussi état d’achats et de distribution d’armes et de plans de violence physique ».

Propos recueillis à Bruxelles par Joshua Massarenti, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).

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00:04:10

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