nov
15
2019

Diabète : l’accès au traitement, un casse-tête

Malgré la volonté du gouvernement et de ses partenaires d’endiguer ce tueur silencieux, force est de constater qu’une étape reste à franchir. Faute d’accessibilité ou de disponibilité de médicaments, des gens en sont privés pendant des mois.

La cinquantaine, Imelde est diabétique depuis bientôt 7 ans. Un ami d’infortune, comme elle aime le dire. Mais, une amitié qui a des exigences. « Au quotidien, je dois m’astreindre à un régime alimentaire bien particulier et prendre convenablement mes cachets de glucophage ». Le hic, deux semaines viennent de s’écouler sans qu’elle en aperçoive dans les rayons des pharmacies de sa Tora natale (commune Mugamba). Un sérieux problème. Les pics de son taux de glycémie commencent à engendrer des complications. « Outre les bouffées de chaleur, il m’est difficile de voir les objets près de moi ».

Face à cette situation, elle avoue s’être rendue à Ijenda pour voir si elle peut trouver cette molécule, en vain. Idem pour Marc.Hospitalisé d’urgence suite à une complication due à une plaie causée par l’elisipele (bactérie), son état, au fil du temps, s’est dégradé.

Au passage, nécessitant une injection d’un médicament qui coûte environ 120.000BIF par jour. Couvert par une assurance, il s’en sort les premiers jours, avant que celle-ci ne lui fasse savoir qu’elle est dans l’incapacité de continuer à payer son traitement. Il ne vaudra son secours qu’à la bienveillance de la famille.

Une situation exaspérante pour les affiliés de la mutuelle de la fonction publique. K.G., un de ceux-là, sous insuline depuis 3 ans, confie que des pharmacies lui en ont refusé. Le prétexte : l’indisponibilité. Pourtant, à sa grande surprise, poursuit-il, lorsque venait un patient qui en achète à 100%, la molécule devenait disponible.

Une synergie d’actions

La prévention étant la pierre angulaire de cette lutte, Etienne Niyonzima, directeur du programme en charge des maladies chroniques, indique que le gouvernement a pris à bras le corps la question quoique des disparités restent. « Tels les antipaludiques, les médicaments pour les diabétiques existent dans les structures sanitaires de base ». Bien que reconnaissant que des ruptures de stocks peuvent surgir, M .Niyonzima estime que pour une lutte efficace une synergie d’actions s’impose.

Un avis partagé par Dr Alexis Niziyigimana, épidémiologiste. « A l’instar des antirétroviraux, le gouvernement doit instituer une politique de subvention à l’achat des médicaments antidiabétiques ».De mesures, explique-t-il qui allégeraient leur prix, ainsi permettre même aux patients démunis sans couverture sanitaire de s’en procurer. Et d’ajouter : « Une telle politique libérerait le poids des différentes mutualités, parfois, réticentes à couvrir les soins de santé liés à cette maladie ».

Quoique la multiplication des centres spécialisés dans sa prise en charge soit réelle, conclut-il, en amont, la sensibilisation pour une prévention des risques d’atteinte de cette maladie doit chapeauter tous les efforts.

Pour rappel, chaque 14 novembre, le monde entier célèbre la journée dédiée à la lutte contre le diabète.

www.iwacu-burundi.org

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