juin
25
2018

Flambée du prix de l’huile de palme

Le prix d’un litre d’huile de palme passe de deux mille à trois mille francs burundais soit une augmentation de 50% sur le marché. Le remplacement des anciennes palmeraies fait que  la demande soit très supérieure à l’offre. Certaines familles  n’ont plus les moyens de s’en procurer.

Le prix de l’huile de palme ne cesse de grimper  sur le marché depuis le début du mois de mai. Les consommateurs se plaignent  et ne savent pas à quel saint se vouer.

Les raisons avancées par les uns et les autres sont surtout le fait que l’Office d’Huile de Palme (OHP) vient de remplacer les anciennes palmeraies par de   nouveaux plants de palmiers à huile qui prendront 4 ans pour arriver à maturité.

Il n’y a plus beaucoup de savonneries à travers tout le pays dont le produit de base est l’huile de palme.

La demande est très supérieure à l’offre

Un commerçant grossiste d’huile de palme indique que la demande est de loin supérieure à l’offre. Raison pour laquelle les prix montent.

Ce commerçant demande aux consommateurs de se rabattre sur d’autres huiles comme l’huile de coton, car la production de l’huile de palme a chuté  à cause du remplacement des anciennes palmeraies par de jeunes plants de palmiers à huile ces derniers mois, surtout en commune de Rumonge  et Nyanza-Lac où le palmier est très prisé.

Il précise qu’aujourd’hui un grand fût de 200 litres s’achète à  plus de 600.000 FBu à Rumonge, auxquels il faut ajouter les différentes taxes ainsi que les frais de transport. Les conséquences de cette pénurie d’huile de palme se font sentir sur le consommateur qui achète ce produit à un prix exorbitant.

Le palmier à huile se cultive dans 10 provinces

Des sources recueillies auprès de l’Office de l’Huile de Palme (OHP) qui a en charge la culture du palmier à huile tranquillisent et indiquent que cette situation va s’inverser dans quelques années, car aujourd’hui le palmier à huile se cultive dans 10 provinces du pays.

Ces sources précisent que dans 3 à 5 ans, il y aura une grande production de l’huile de palme  dans le pays et que les prix vont considérablement diminuer sur le marché.

Le Burundi pourra même exporter l’huile de palme dans d’autres pays  et bénéficier  des devises car aujourd’hui il y a deux unités de transformation industrielle qui produisent de l’huile de bonne qualité.

Une autre raison qui fait qu’il y ait une petite quantité  d’huile de palme sur le marché est qu’au fur des années, l’huile de palme en provenance de la province du Kivu et de la région du Maniema en R.D.C était vendue au Burundi et cela contribuait à stabiliser les prix de l’huile de palme sur le marché, indiquent d’autres commerçants.

Certains opérateurs du secteur au chômage

François Ntigahera, un opérateur économique qui a investi dans la culture du palmier à huile, la transformation des noix de palme  et la commercialisation de l’huile de palme  indique que les conséquences de cette pénurie de l’huile de palme sont énormes.

Il souligne que ce secteur emploie beaucoup de personnes  qui travaillent dans la culture et l’entretien du palmier à huile et d’autres  qui travaillent dans la transformation de ses dérivés dont la noix de palme. Leurs branches et leurs feuillages servant, quand a eux, de balais.

Beaucoup de personnes sont aujourd’hui au chômage car plusieurs hectares de vieilles palmeraies viennent d’être déracinées pour être remplacées par de jeunes plants de palmiers à huile  qui seront dans 3 à 4 ans plus productifs.

Des femmes qui ne vivaient que de la vente des noix de palme et de   balais  n’ont pas aujourd’hui de quoi faire nourrir leurs familles.

Les prix des savons qui sont fabriqués à base de noix de palme  et de l’huile de palme  ainsi que d’autres dérivés comme le tourteau pour bétail ont augmenté sur le marché.

Une filière négligée

Certains observateurs spécialistes de cette culture indiquent que la filière palmier à huile est négligée si on la compare à d’autres filières comme le café et le thé.

Le gouvernement devrait injecter beaucoup de fonds dans cette filière, car l’huile de palme peut être commercialisée dans d’autres pays et générer des devises  dont le pays a tant besoin

Il faut investir beaucoup dans la lutte phytosanitaire, dans la fertilisation des palmeraies, dans l’encadrement agricole des palmiculteurs et surtout dans la production, la conservation et la commercialisation de l’huile de palme afin que celle-ci soit compétitive sur les marchés africain, européen ou américain.

Le Gouvernement devrait soutenir toutes les initiatives d’investissement dans cette filière pour sa promotion, car la culture du palmier à huile est en train de s’étendre sur plus d’une dizaine de provinces et cela contribuera à l’amélioration de la santé de la population et à la lutte contre le chômage.

Signalons qu’à côté de l’usine Savonor qui produit une huile de palme bien raffinée, le  complexe industriel de Karonda (CIKAR en sigle) en commune de Rumonge propriété d’un opérateur économique Burundais vient d’ouvrir ses portes.

burundi-eco.com

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