avr
13
2017

Génocide des Tutsi : plus de six mille femmes rescapées ont été infectées par le VIH/SIDA

Des chiffrent montrent que sur plus de 180 593 femmes rescapées,  3,5%, soit  6 321 femmes, ont été infectées par le VIH/Sida pendant le Génocide des Tutsi de 1994, tandis que 2,9 % souffrent de traumas graves parce que certaines ont subi des amputations sur certaines parties génitales.



Selon les chiffres avancés par l’Institut National de la Statistique du Rwanda (INST) en 2007, les rescapés du Génocide des Tutsi atteignent 309 368, dont 58 % sont des femmes. Les orphelins s’élevaient à 21 % ; les veuves 10,3 % ; les handicapés physiques 7,3 %.



Selon les chiffres donnés par les diverses associations des rescapés du génocide de 1994 qui a emporté 1.070.014 personnes, les femmes violées sont entre 250 mille et 500 mille, et certaines ont été tuées. Tandis que d’autres femmes ont survécu, mais en portant les grossesses non désirées des miliciens Interahamwe.



D’autres femmes violées ont été infectées par le VIH/ SIDA. D’autres sont devenues des handicapées physiques. Le dénominateur commun demeure des syndromes traumatiques consécutifs à ce calvaire.



Il n’est pas facile de connaître le chiffre exact des femmes qui ont été violées. Car, certaines ont subi des souffrances qui ont eu des effets traumatiques graves, dont le repli sur soi. Certaines sont même mortes suite aux diverses maladies et aux conditions de vie difficiles.



L’Association des Veuves des Rescapés du Génocide (AVEGA) indique qu’elle a 1 599 femmes vivant avec le VIH/SIDA qui leur a été inoculé pendant le génocide. AVEGA compte aussi 1122 enfants qui sont nés des mères violées.



La plupart de ces femmes se sont réhabilitées même si elles vivent depuis longtemps la souffrance liée au viol qu’elles ont subi. Malheureusement, certaines de ces femmes vivent avec un handicap physique lié à ce viol.



Mme Vestine Mukasekuru a été violée à dix-sept ans par un voisin policier qui l’a blessée à la jambe. Avec l’appui des institutions, AVEGA a construit des maisons pour ces femmes qui ont même initié des projets à revenu. Ces femmes ont bénéficié aussi d’un accompagnement pour guérir des traumas.



Mme Vestine Mukasekuru a été violée par un policier voisin qui l’a blessée à la jambe et tué les membres de sa famille.  Une fille est née de ce viol.



«C’était un atroce calvaire de vivre avec une grossesse et un enfant d’un homme qui vous a machetée et blessée à la jambe. Ma mère a été tuée et m’a laissé un enfant de deux ans. L’enfant né du viol que j’ai subi a inoculé en moi une haine persistante contre le malfaiteur. J’avais quelquefois envie de mourir au lieu de supporter ce supplice et cet affront. L’enfant a été aussi influencé par les voisins pour grandir en détestant une mère qui ne l’affectionnait pas», témoigne Vestine.



Elle poursuit «L’enfant a grandi avec la force de son père qui m'a rendu infirme. L’enfant me frappait. Le chagrin culminait. Partout où j’allais ou durant mon sommeil, j’étais hantée par l’image de son père assassin et cruel».



Mais l’association SEVOTA  a suivi Vestine et l’a aidée à guérir de ses blessures. Vestine aime maintenant les deux enfants qu’elle a éduqués. Les deux enfants ont compris aussi la souffrance qu’ont connue leurs parents. Ils vivent maintenant en leur témoignant de l’affection.



Maintenant aussi le Fonds d’Assistance aux Rescapés du Génocide (FARG) a construit une maison pour Vestine. L’association SEVOTA l’a aidée à guérir de ses blessures et elle lui a donné une vache et des chèvres.

ARI

 

 

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