juin
29
2020

Gervais Ndirakobuca devient numéro 3 du gouvernement Burundais

Le président Evariste Ndayishimiye a nommé son nouveau gouvernement dans la soirée de ce dimanche. Il est composé de 15 ministres dont cinq femmes.

 

Le commissaire de Police Chef (Lieutenant-Général) Ndirakobuka devient un super ministre, le numéro 3 du régime après le président et le premier ministre. Il est ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et du Développement Communautaire.

 

Il hérite d’un ministère issu de la combinaison de trois porte-feuilles à savoir l’Intérieur et la formation patriotique, la Sécurité publique ainsi que la Décentralisation et réforme institutionnelle.

 

Il était jusque là patron du service national des renseignements, le redoutable SNR accusé de réprimer l'opposition.

 

A coté de la police, le ministre Ndirakobuca aura à gérer les partis politiques, les confessions religieuses, les ONG étrangères et organisations nationales de la société civile.

 

Ce monde n’est pas rassuré. “Il est accusé d’avoir participé à la répression sanglante des manifestions de 2015 et à la violation grave des droits de l’homme. Les libertés publiques vont de plus en plus être limitées”, a réagi un défenseur des droits humains.

 

Pour la première fois depuis la signature de l’Accord d’Arusha en 2000, les ministres de la Défense et celui de la Sécurité publique sont issus de la même formation politique, Cndd-Fdd, parti au pouvoir.

 

L’ambassadeur Albert Nshingiro quitte New York où il était ambassadeur du Burundi à l’ONU pour devenir ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement.

 

C’est un ministre jugé de “loyaliste” qui a beaucoup défendu son pays dans le concert des Nations Unies depuis 2015 alors le Burundi était complètement isolé.

 

L’on se souviendra de ses propos, l’an dernier, quand la commission de l’ONU sur le Burundi présentait un rapport accablant sur les violations des droits de l’homme au Burundi. Il s’est attaqué ouvertement  à l’ONU et au Rwanda.

 

Seuls deux ministres du nouveau gouvernement ne sont pas issus du parti présidentiel. Aucun ministre n’est issu de l’opposition radicale comme le parti  CNL, un parti de l’honorable Agathon Rwasa, principal challenger du président lors des dernières élections.

 

Le Premier ministre et chef du gouvernement, Alain Guillaume Bunyoni ainsi  le super ministre de l’Intérieur, sécurité publique et développement communautaire Gervais Ndirakobuca (alias Ndakugarika) sont tous deux sous sanctions internationales de l’Union européenne et des Etats unis d’Amérique.

 

Ils sont accusés d’avoir “joué un rôle important dans la répression sanglante des manifestations de 2015”.

     De G à D : Le premier est Bunyoni et le troisième Ndirakobuca 

 

On notera que seuls cinq ministres étaient dans l’ancien gouvernement. Il s’agit de Come Manirakiza, ministre de l’Energie et des mines, Gaspard Banyankimbona, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, Ezéchiel Nibigira ministres en charge de la Diplomatie et Thaddée Ndikumana ministre de la santé publique.

 

Ils ont tous gardé leurs ministères sauf Nibigira Ezéchiel qui a quitté le ministère des Relations extérieures et de la coopération internationale pour devenir ministre des Affaires de la Communauté Est-Africaine et de la jeunesse, des sports et culture.

 

La nouvelle ministre de la Justice était procureure générale à Gitega, la nouvelle capitale politique tandis que le nouveau  ministre de la défense est un civil, ancien gouverneur de la province de Kirundo, frontalière avec le Rwanda avec qui le Burundi n’entretient pas de bonnes relations diplomatiques depuis 2015.

 

Fusion des ministères

 

Plusieurs ministères ont été combinés pour former un seul ministère ou bien un département d’un ministère a été déplacé dans un autre ministère.

 

Ainsi, le ministère de l’Intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire est le résultat de la combinaison des ministères de la Sécurité publique, de l’Intérieur et formation patriotique ainsi que la décentralisation et réforme institutionnelle.

 

Le ministère de l’Education nationale et Recherche scientifique a vu l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique mis en ensemble avec l’Education, formation technique et professionnelle.

 

Et puis, le ministère des Affaires de la Communauté Est-africaine, de la jeunesse, des sports et de la culture résulte de la fusion de trois ministères: le ministère à la présidence chargé des Affaires de la Communauté est-africaine, le ministère de la culture et des sports ainsi que le ministère de la jeunesse, des postes et des technologies de l’information.

 

C’est au moment où le ministère de la Communication, des technologies de l’information et des médias regroupe celui de la Communication et des médias ainsi que celui de la jeunesse, des postes et des technologies de l’information.

 

Certains ministères ont changé de noms. Le ministère des Transports, des travaux publics, de l’équipement et de l’aménagement du territoire est devenu Ministère des infrastructures, de l’équipement et des logements sociaux.

 

Le ministère des Relations extérieures et de la coopération internationale devient le ministère des affaires extérieures et de la coopération au développement.

 

Et celui du Commerce, de l’industrie et du tourisme s’appelle désormais le ministère du Commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme.

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