mar
11
2016

Gitega : Le quartier Nyamugari menacé par des ravins

Les rues et les maisons d’habitation de quartier Nyamugari  dans la ville de Gitega sont menacées par des ravins  qui  progressent vite. Ils ont déjà coupé les routes en deux en s’agrandissant et presque toutes les avenues se terminent en cul de sac, la population quant à elle lance un cri d’alarme craignant  pour leurs vies et leurs biens.

A la 5ème ,4ème ,2èmeavenue, des ravins d’une dizaine de mètres et environ 6 mètres de profondeur, ont coupé les rues  en deux. Pour voir le fond, il faut se mettre à quatre patte sinon personne ne peut résister à rester debout sans avoir de vertige.  Les habitants  avaient essayé de construire des ponts avec leurs moyens de bord pour traverser  mais tous ont été emportés par le courant  pendant les fortes pluies  du mois de janvier.

« Nous devons contourner  le quartier pour arriver chez nous. Priez pour nous car demain nous ne sommes pas sûr si nous serons encore ici », s’inquiète Alfonse un habitant de la 5ème avenue. Alfonse comme les autres habitants de ce quartier semble avoir perdu confiance aux promesses faites par les autorités. D’après lui,  ces ravins ont commencé à paraitre il y’a des années mais jusqu’aujourd’hui, rien n’a été fait.  

« Quand nous avions alerté les autorités, elles nous promettaient  qu’avec le programme de pavage des quartiers de la ville de Gitega, tous ces ravins disparaitrons  mais ça fait plus de 6 ans sans pavage ni caniveaux », a-t-il critiqué.

Pour cette population, les autorités les ont abandonnées. Selon elle, c’est toujours les mêmes slogans pendant les campagnes électorales

« Tous ceux qui  sont venus ici pour nous demander de voter pour eux nous chantaient  le pavage du quartier, la construction des écoles, etc. mais malheur à celui qui viendra demain il sera trop dur pour lui de nous vendre son programme », souligne Antoine de la 4ème avenue (un nom d’emprunt pour son anonymat)

Et l’autre d’ajouter ; « peut être qu’ils viendront  quand nous serons au fond de ces gouffres sinon personne ne comprend pourquoi ils ne veulent pas nous aider à arrêter la disparition de notre quartier !»

Par manque de caniveaux, les eaux de pluie continuent d’ajouter le drame au drame

Pour Jacqueline une maman qui vit à la 5ème avenue indique que ces ravins ont débuté par des petites rigoles ici et là mais au fil du temps, les petits trous se sont agrandis jusqu'à se transformer en véritables gouffres.

« Avant, on les enjambait mais aujourd’hui personne ne s’aventure  passer dessus. Quand il pleut, les ruissellements font de bruit tel les chutes. Dieu merci sauf un enfant dont on a perdu les traces en tombant dedans, personne d’autre n’y a trouvé la mort mais c’est une question d’heures. En jour, nous nous réveillerons ensevelis dedans car ils approchent à la vitesse  grand V nos maisons », s’inquiète-t-elle.

D’après Matilde, si on y avait pensé avant, peut être qu’on aurait diminué l’ampleur des dégâts.

« Même pendant les travaux communautaires, on nous amène  ailleurs alors qu’on aurait dû commencer par chez nous. Ils veulent que nous donnions l’image d’un quartier propre alors que nous rentrons en rampant », s’insurge-t-elle.

Quant aux autorités de base, le problème de ce quartier n’est ni caché ni négligé, seulement  elles ne peuvent pas se plaindre comme le font leurs dirigés. Elles font savoir en outre que la population  est en partie responsable car elle ne répond pas souvent aux appels de leurs dirigeants pour les travaux communautaires de tous les samedis. Néanmoins, elles leur demandent de ne pas sombrer dans le désespoir.

« Qu’ils gardent courage car nous avons des promesses. Tout le monde sait que notre quartier est menacé nous continuons d’alerter qui veut l’entendre. Je plains les personnes qui ont des maisons à coté de ces ravins  je sais comment il est pénible de vivre dans ces conditions », s’est exprimé  Jean Majaliwa; chef de quartier Nyamugari.

Noter que ces ravins qui menacent le quartier sont aujourd’hui au nombre de 6 alors qu’il y a 5ans ils étaient au nombre de 3 seulement.

JEAN-NOEL MANIRAKIZA 

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