aoû
03
2015

Interview à Thierry Vircoulon (ICG): « Nous sommes aux portes d’un nouveau conflit au Burundi »

Bruxelles - Dans un entretien accordé à Infos Grands Lacs (IGL), le directeur pour l'Afrique centrale de l'ONG International Crisis Group (ICG), Thierry Vircoulon, assure que depuis la mort du général Adolphe Nshimirimana survenue hier à la suite d’une attaque à la roquette à Bujumbura, « les risques d’un nouveau conflit au Burundi sont désormais réels ». Pour Vircoulon, avec cet attentat, « dont le modus operandi laisse à penser qu’il s’agit de militaires ou d’anciens militaires, les opposants ont frappés au sommet du système de pouvoir burundais qui se croyait à l’abri depuis le début de la confrontation politique au mois d’avril ».

Depuis le 2 août, c’est une nouvelle page qui s’ouvre dans la crise burundaise, avec un « président Nkurunziza très affaibli et des radicaux du CNDD-FDD qui viennent de perdre leur chef de fil », mais aussi avec la naissance le 1er août du Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et de la restauration de l’Etat de droit. Quel rôle le CNARED peut-il jouer dans le nouveau scénario burundais ? « Il est trop tôt pour se prononcer », assure Thierry Vircoulon. « Il faut d’abord que l’opposition se structure », et la récente accession de l’ancien opposant Agathon Rwasa au poste de vice-Président de l’Assemblée Nationale démontre « qu’il existe encore certains obstacles sur la voie de l’unité ». Mais le temps presse car avec l’attaque dont a été victime Adolphe Nshimirimana, aussi bien le régime que l’opposition doivent prendre conscience que « des choses très graves peuvent se produire au Burundi ».  

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec Afronline.org (Italie).

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00:05:00

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