avr
21
2016

Les enfants en situation de la rue sont maltraités

Le phénomène enfant en situation de rue au Burundi est apparu après l’éclatement de la crise sociopolitique de 1993. Plusieurs enfants se sont fait enrôler dans de groupes armés et même dans l’armée régulière. Mais avec la signature des accords de cessez le feu, ces enfants ont été démobilisés et réintégrer dans la vie sociale. Avant cette date, le phénomène n’était pas visible. Depuis cette année, beaucoup d’associations ont vu le jour en créant des centres d’accueil fermés ou ouverts pour répondre aux besoins de cette catégorie d’enfants vulnérables. Comme la crise sociopolitique a duré plus de 12 ans, le phénomène ESR a continué aussi d’augmenter tant à Bujumbura qu’à l’intérieur du pays surtout dans les grandes villes du pays.

Depuis 2005, avec la création de la Plateforme des Intervenants en faveur des ESR à Bujumbura, il s’est posé la question de connaître le nombre exact d’Enfant en Situation de Rue et cette question a été réfléchi avec le Ministère de la Solidarité Nationale et de droits de la personne humaine, l’Unicef et les membres de la Plateforme des Intervenants en faveur des ESR. Au début de l’année 2009, il a été décidé de réaliser une enquête dans les trois grandes villes du pays (Bujumbura Mairie, Gitega et Ngozi).

Cette enquête devait permettre aux intervenants et aux bailleurs de fonds d’avoir une idée claire sur l‟ampleur du phénomène ESR au Burundi en tenant compte de ces trois grandes villes du pays. Au total, 3253 enfants et jeunes adultes en situation de rue ont été trouvés travaillant ou mendiant dans les rues de Bujumbura, Gitega et Ngozi durant le mois de janvier 2010 selon le rapport  de l’enquête quantitative sur les enfants en situation de rue au Burundi de janvier 2010 . Sur les 3253, 3146 ont été interviewés dont 2429 enfants et 717 jeunes adultes (âgés de 18 ans et plus) et la majorité a été localisée en Mairie de Bujumbura, précisément dans la zone Rohero de la commune MUKAZA. 90,2% des enfants sont des garçons et 9,8% sont des filles. Ce ratio de garçons et de filles est similaire dans beaucoup de pays africains.  Plus de 80% des filles ont moins de 15 ans et parmi elles plus de 20% ont moins de 6 ans.

Mais aujourd’hui le ministère de la Solidarité Nationale, de droits de la personne humaine, le Burundi compte plus de 6000 enfants en Situation de Rue dont la moitié dans les trois grandes villes du Burundi à savoir Bujumbura Mairie, Gitega et Ngozi.

Bujumbura, capitale du Burundi. C’est une de  villes du pays du Prince Louis Rwagasore qui compte un nombre important des enfants en situation de la rue.  Ces enfants sont dans cette situation malgré eux. Plusieurs causes poussent ces enfants dans la rue.

La vie dans la rue n’est pas du tout de tout repos. Pour manger c’est un parcours de combat.

D’autres parmi ces enfants subissent de viols sexuels comme ce garçon qu’il a échappé bel mais pas ses compagnons d’infortunes.

Ces enfants sont maltraités dans cette situation de la rue. Certains parmi eux sont même utilisés dans le trafique des drogues et dans la prostitution.

Selon les chiffres fournis par le ministère de la Solidarité nationale, de droits de la personne humaine et du genre, dans les grandes villes du Burundi, il y a au moins 6milles enfantss en situation de la rue d’après des enquêtes vieilles de 6 ans . Ces enfants sont affectés d’une manière ou d’une autre comme le dit ici Dieudonné Nahimana, représentant légal de l’Association New generation  qui encadre ces enfants.

L’une de personnes qui est connue à Bujumbura pour avoir montré cet amour envers ces enfants c’est madame Christine Ntahe, lauréate de Prix Femmes Courage de l’Ambassade des Etats unis au Burundien 2013 et médaillée par le président burundais en 2014 lors de la cérémonie de 52 ans d’anniversaires de l’indépendance du Burundi. Pour elle, il faut témoigner de l’amour à ces enfants en situation de qui font face à beaucoup de problèmes.

Justement, c’est cet encadrement qui a fait à ce que Adrien sibomana quitte la rue, rentre chez lui dans le toit familial afin de  continuer ses études grâce au soutien Christine Ntahe.

C’est le même cas pour Evariste Nduwimana qui rêve de devenir un députe de sa province. Il est orphelin de deux parents. Ni tété cette dame aujourd’hui dans le groupe restreint de sages du Burundi, cet ancien enfant de la rue serait mort comme il le dit.

C’est le gouvernement qui doit jouer son rôle primordial dans la protection de  droits des enfants. Maitre Armel Niyongere, avocat au barreau de Bujumbura appelle le parquet à punir ceux qui exploiter ces enfants.

Même son de cloche au sein de l’association Solidarité de la jeunesse chrétienne pour la paix et l'enfance. Mais David Ningaza son chargé de la communication insiste sur la coordination des activités des associations travaillant dans le domaine de l’enfance.

Le ministre de la solidarité nationale et des droits humains est clair. La politique nationale de protection des enfants est là. Martin Ntivyabandi dit que même les conventions internationales ont été ratifiées par le Burundi pour protéger ces enfants en situation de la rue.

Christine Ntahe ne nourrit pas seulement ces enfants de la rue chaque dimanche mais fait aussi la réinsertion familiale et scolaire. Pour avoir tous ces moyens pour payer le minerval et les objets scolaires à 250 écoliers et élèves pour l’année scolaire 2014-2015, elle a fait recours aux âmes charitables.

Pour trouver une solution au phénomène ESR, le ministre de la solidarité nationale appelle à la synergie de tout intervenant dans ce secteur de la protection de droits des enfants, selon Martin Ntivyabandi.

Au Burundi, plus de 5 ministères qui s’occupent de la question de droits des enfants, il s’agit entre autre du ministère de la solidarité nationale et de droits de la personne humaine pour initier la politique nationale de la protection de l’enfant, le ministère de la justice avec le département de la justice de mineurs, le ministère de l’éducation national, le ministère de l’intérieur avec sa direction de la population qui gère les activités d’enregistrement de naissances, le ministère de la sécurité publique avec son unité de police de mineurs qui traite de dossiers des mineurs en conflits avec la loi, le ministère de la fonction publique, le ministère de la santé pour la politique de santé infantile et le ministère de la jeunesse et de sport.

Reportage d’investigation réalisé au Burundi par Patrick WASSO

Journaliste Producteur de la RPA

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