avr
18
2017

Limogeage du chef de la police de Kinshasa, Célestin Kanyama

Le Général Célestin Kanyama, chef de la police de Kinshasa visé par des sanctions financières européennes et américaines, a été limogé et remplacé par l'un de ses adjoints, a annoncé lundi la police congolaise.

« Le colonel Elvis (Palanga Nawej) a été désigné commissaire provincial ad intérim de la police nationale congolaise (pour la) ville-province de Kinshasa », a précisé à l’AFP le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police congolaise, dans un message laconique.

« Il n’y a pas d’autres communications à faire à ce sujet », a ajouté l’officier, sans préciser les raisons de la disgrâce du Général Kanyama, ni si celui-ci avait été relevé définitivement de son poste ou simplement suspendu.

La confirmation de la mesure visant le Général Kanyama n’a pu être obtenue de source gouvernementale alors qu’une telle décision relève normalement du pouvoir exécutif.

Le commissaire supérieur principal Palanga Nawej passe pour être plutôt apprécié de la population de Kinshasa, mégapole pauvre de 10 millions d’habitants. Il a une image d’homme de terrain, proche de ses hommes, à l’instar du Général Kanyama, habitué à monter en première ligne.

Le Général Kanyama a été frappe en décembre par un gel de ses éventuels avoirs en Europe et une interdiction de voyager  dans l’Union européenne décidée par les ministres des Affaires étrangères des pays de l’UE, qui l’ont accusé d’être responsable de la « répression violente », en septembre 2016, de manifestations hostiles au président congolais Joseph Kabila.

Le pouvoir avait alors qualifié les manifestants d’insurgés. Selon l’ONU, un cinquantaine de personnes avaient été tuées dans ces violences les 19 et 20 septembre.

En juin 2016, le Général Kanyama avait été frappé par des sanctions équivalentes aux États-Unis. Washington lui avait reproché d’être « responsable ou complice d’actes de violences et d’enlèvements (…) ciblant des civils », hommes, femmes et enfants lors de la répression d’émeutes hostiles au pouvoir de M. Kabila en janvier 2015 (plusieurs dizaines de morts au total), et lors d’une opération contre le banditisme armé, au cours de laquelle, selon l’ONU, au moins 41 personnes avaient disparu ou trouvé la mort du fait de bavures policières entre fin 2013 et début 2014.

A la tête du pays depuis 2001, M. Kabila, n’a pas le droit de se représenter et son mandat a expiré en décembre. La RDC traverse depuis 2011 une crise politique profonde, doublée depuis plus d’un an d’une grave crise économique et sociale

jeuneafrique.com

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