fév
25
2020

Naissance de trois associations des victimes des crimes sous enquête de la CPI au Burundi

Depuis trois mois, le Réseau des Journalistes Burundais pour la Cour Pénale internationale (RJB-CPI) et la Coalition Burundaise pour la Cour Pénale internationale (CB-CPI) mènent une campagne de sensibilisation à l’endroit des victimes des crimes contre l’humanité commis au Burundi depuis 2015. Au terme de cette campagne, les deux coalitions donnent un bilan positif: les victimes se regroupent déjà en trois associations et collectifs. ( SOS Médias Burundi)

La campagne a été lancée en décembre dernier.

Plusieurs thématiques ont été abordées par le Réseau des Journalistes Burundais pour la Cour Pénale Internationale (RJB-CPI) et la Coalition Burundaise pour la Cour Pénale internationale (CB-CPI). C’est notamment l’explication des procédures de la CPI;  qui est victime devant la CPI ainsi que ses droits et devoirs;  comment saisir la cour ainsi que l’assistance légale et les réparations.

Les victimes, éparpillées dans plusieurs coins du monde ont été identifiées par les médias pour lesquels les journalistes du RJB-CPI travaillent.

Au terme de cette campagne de trois mois, les deux coalitions donnent un bilan positif. “Plusieurs victimes ont eu connaissance de leur rôle, place et état d’avancement de plus de 2000 communications (dossiers) déjà déposées à la CPI. Trois associations et collectifs des victimes sont déjà créés par ces dernières. Ce bilan est satisfaisant”, notent ces journalistes et activistes.

Ils ajoutent que “c’est un début d’un long processus de plaidoirie et d’éveil de consciences pour la recherche d’une justice équitable”.

Association des victimes pour faire entendre leur voix

Les victimes, réunies déjà en trois associations et collectifs, affirment qu’il s’agit d’un meilleur moyen pour porter loin leur cri. “L’objectif principal de nous mettre ensemble, c’est d’abord pour travailler étroitement avec nos avocats conseils, suivre de près nos dossiers déjà déposés à la CPI et éventuellement apporter des témoignages en cas d’audiences. C’est aussi une façon de nous entraider et nous encourager mutuellement en tant que victimes des mêmes crimes”, font savoir, sous couvert  d’anonymat pour des raisons de sécurité, les leaders de ces associations.

Ces associations et collectifs regroupent des personnes qui ont été torturées, celles qui ont été violées ou dont les proches ont disparu ou ont été assassinés.

“Nous osons espérer que nous allons avoir une justice équitable que nous avons manquée au Burundi.  Et puis, cette année nous croisons les doigts pour que la CPI clôture ses enquêtes et passe à l’étape suivante pour émettre des mandats d’arrêt contre nos bourreaux” ont-ils ajouté.

Les avocats des victimes saluent leur idée de se  regrouper en associations.

“Ces associations permettent aux victimes de rester en contact avec le bureau du procureur de la CPI et l’équipe d’enquêteurs et la section de la participation des victimes et des réparations. Elles joueront aussi un grand rôle quand il sera question du fonds de réparations et d’indemnisations des victimes après les procès”, précise Maître Lambert Nigarura, un des avocats du collectif qui ont déposé plus de 2000 dossiers à la  CPI.

Depuis octobre 2017, la CPI a ouvert des enquêtes proprement dites pour des crimes contre l’humanité qui auraient été commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l’extérieur de leur pays depuis le 26 avril 2015  jusqu’au 26 octobre 2017.

Selon l’ONU,  à l’époque, plus de 1200 personnes auraient été tuées, au moins 3 400 personnes arrêtées et plus de 400 000 Burundais forcés à l’exil.

www.sosmediasburundi.org

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