sep
26
2021

New York et Genève : deux salles, deux lectures de la situation

Alors que la commission Diène recommandait jeudi à Genève la surveillance ‘internationale’ de la situation des droits humains au Burundi, depuis New York, le président Ndayishimiye optait pour le renforcement des mécanismes ‘nationaux’

Le chef de l’Etat burundais a été catégorique. Il n’est pas question de singulariser le Burundi en lui collant des mécanismes spéciaux en matière des droits de l’Homme. « Cela est contre-productive,» a estimé le chef de l’Etat.

Dans son discours à la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président Evariste Ndayishimiye a demandé à certains partenaires, notamment le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, de faire ce qu’il a appelé ‘une lecture juste et responsable’ des efforts que le Burundi déploie aux côtés d’autres nations.

Pour le Président Ndayishimiye, la meilleure voie de promouvoir et protéger les droits de l’Homme doit passer par la coopération, l’assistance technique et le renforcement des capacités des mécanismes nationaux œuvrant dans le domaine des droits de l’homme.

Il a demandé le principe de non-sélectivité, de non-politisation ainsi que le rejet de la pratique de deux poids, deux mesures dans le cadre de la mise en œuvre des principes de protection des droits de l’Homme.

La commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi n’est visiblement pas de l’avis du numéro Un burundais.

Lors du dialogue interactif qui a eu lieu le même jour au Conseil des Nations Unies des droits de l’homme à Genève, Doudou Diène, le président de cette commission, a recommandé la surveillance ‘internationale’ de la situation. Il s’agit pour la commission de se donner les moyens de suivre de près et de manière objective les développements et la situation des droits de l’Homme au Burundi par un mécanisme international indépendant sous l’égide des Nations Unies.

Une divergence d’opinions sur la question qui est loin d’être inédite. Gitega a toujours eu un avis tranché sur la question. Des mécanismes nationaux, notamment la CNIDH, sont fonctionnels. Le gouvernement burundais a donc de ce fait encore refusé de coopérer avec la commission Diène qui en cinq ans d’existence n’a pas été autorisé d’entrer au pays. Cette commission est le seul mécanisme international de surveillance et de monitoring des violations des droits de l’homme. Le bureau local de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU a plié bagages en mai dernier, à la demande de Gitega.

Les organisations qui militent pour la défense des droits de l’Homme à l’instar d’Amnesty International et de Human Rights Watch plaident pour la reconduction du mandat de la commission Diène. Celles-ci indiquent que malgré certaines promesses du gouvernement pour agir contre le climat généralisé d’impunité et rétablir la confiance dans le système judiciaire, la vaste majorité de ces abus demeurent impunis.
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