sep
18
2017

Ntarama : malgré le génocide, les progrès s’y annoncent

Le secteur administratif de Ntarama du district de Bugesera, Sud-est de Kigali, prend de plus en plus le relai dans divers domaines de développement, malgré ses fils et filles (5000) qui ont péri lors du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. Les centres de négoce y sont nombreux à coté de plusieurs infrastructures qui appellent le développement.

Alors que les conséquences fâcheuses du génocide perpétré contre les Tutsi se ressentent toujours dans le secteur administratif de Ntarama du district de Bugesera, Sud-est de Kigali, la population a repris ses esprits pour tourner cette page macabre en vue d’épouser le chemin du développement.  C’est la lutte qu’a mené la population durant ces 23 ans années après cette terrible tragédie commis au vu et au su de la Communauté internationale.

Les différentes infrastructures implantées dans ce secteur dont les victimes du génocide sont estimées à plus de 5000, témoignent de la bravoure et de l’abnégation de la population qui a d’abord pansé ses plaies pour ensuite épouser les progrès.

Le ton est le même sur le chemin douloureux qu’a traversé la population de Ntarama : "Nous avons connu la pire tragédie du 20ème siècle. A plus de deux décennies, la population se ressaisit davantage et s’atèle au développement grâce au leadership efficace du gouvernement", exprime un groupe d’élèves et personnes âgées du centre de Kibungo. Ils ont dressé une liste des centres de négoce qui prolifèrent dans le secteur de Ntarama à savoir : Rugunga, Gatoro, Nyakondo, Nyarunazi, Kibungo, Kaboshya, Nyamabuye et Kagoma.

"Ces centres ont connu un envol économique grâce au raccordement en électricité à la quasi-totalité des agglomérations qui constituent le secteur administratif de Ntarama", compète Mbarushimana Valens, 45 ans qui ne croyait pas à la relance économique du secteur de Ntarama. "Pour moi Ntarama fait la mue tous les jours. Les routes, les écoles, les services de santé, les projets divers pour le développement de Ntarama… sont autant des facteurs qui me rassurent de la survie de Ntarama qui était complètement mort lors du génocide contre les Tutsi de 1994", a-t-il montré.

Le secteur de Ntarama compte trois écoles primaires : Cyugaro, Kibungo et Arete. Il dispose aussi de deux écoles secondaires : Kibungo et Mandela. Il y a aussi un centre de santé nommé Nelson Mandela.

Le manque d’eau freine le développement rapide

Tous les centres qui constituent le secteur administratifs de Ntarama ont reçu un raccordement en électricité. Le plus grand problème maintenant qui reste est l’accès à l’eau potable. "Des tuyaux d’eau traversent au moins tous les centres de Ntarama, mais jamais ils sont alimentés, sauf quand il a plu", alerte Kabandana Jean Pierre qui crie au secours pour son village de Kibungo dont les familles recourent à l’eau de marais.

Certaines personnes ont fait de cette pénurie d’eau un business lucratif. C’est le cas de plusieurs jeunes qui, au cours de la journée, transportent de l’eau sur des vélos. "Un jerrycan d’eau coûte 200Frw", indique Mutijima Claude qui comptabilise journalièrement un gain de 1500 Frw.  Kabandana de la même cellule de Kibungo, lui, a acheté des tanks d’eau qui servent des réservoirs pour la vente d’eau. "La plus grande peine à population de Ntarama ne consiste pas à manquer de la nourriture ni des habits pour se vêtir, mais du manque d’eau", confirme un groupe de jeunes transpoteurs de l’eau sur des vélos depuis le lac Nyiribugesera localisé à peu près 5 Km.

Les familles qui vont au lac Nyiribugesera utilisent entre 50 minutes et une heure pour puiser de l’eau à ce lac, tandis que les jeunes à vélos, peuvent faire une trentaine de minutes.

Musabyimana Jean Luc demande au gouvernement mis en place à la fin du mois d’août dernier, de conjuguer tous ses efforts pour que Ntarama jouisse de l’eau comme il en est le cas pour certaines circonscriptions du district de Bugesera.

Safari Byuma Alphonse

 

Langues: 
Genre journalistique: 
Thématiques: 

Partager