jui
29
2019

Rwanda: Coopérative, une brèche d’auto-développement pour les personnes handicapées

Au moins une coopérative des personnes handicapées par secteur dans le district de Kayonza située dans la province de l’Est du Rwanda. Les communautés qui sont dans ces coopératives saluent cette initiative épaulée par l’administration à fin de les aider à surmonter certains défis liés à leur handicap physique.

 

“Notre  coopérative s’appelle “Dushigikirane” et compte 10 membres, tous handicapés. Nous l’avons introduit en 1997. Depuis lors, elle a révolutionné positivement notre condition de vie, surtout dans les cinq dernières années” témoigne Gerald Niyonshuti, président de cette coopérative, dans le secteur de Nyamirama.

 

“Regardez j’ai ma maison construite en dur grâce en partie à cette coopérative et elle nous aide aussi à payer les frais scolaires. En fait, nous menons une vie comme les autres même si nous sommes handicapés” ajoute ce malvoyant, débout avec sa femme devant leur maison construite en brique cuite.

 

 

Ce vieux de plus de 70 ans décourage le phénomène des gens qui quémandent dans les rues sous prétexte qu’ils sont handicapés.

 

“Je leur lance un appel de ne plus se sous-estimer ou se considérer comme des incapables. Qu’ils se mettent ensemble et fondent des associations ou coopératives et demandent un capital au niveau de l’administration” dit-il.

 

Les membres de cette cooperative ont déja reçu un crédit de 500 mille francs rwandais et affirment qu’ils en avons fait bon usage à tel point qu’aujourd’hui chacun d’entre eux a déjà reçu une bénéfice en nature d’au moins trois chèvres en l’espace de deux ans.

 

“Nous nous sommes acheté des matelas, des champs et en tout cas en ce qui me concerne, je ne peux pas avoir un problème d’une somme d’entre 20 et 30 mille Frw par mois à fin de subvenir à mes besoins” a-t-il indiqué.

 

Quand nous l’avons visité chez lui, sa femme et ses petits enfants étaient en train de récolter des patates douce et des maniocs.

 

“Venez derrière la maison vous allez voir les résultats de mes efforts même si je suis malvoyant. Tous ces tas de maniocs proviennent de mes champs”, nous a-t-il montré, avec fierté, se baladant au tour de sa maison, construite en dur.

 

 

Nsabimana Samuel est un autre jeune présenté par son entourage comme exemplaire dans le monde des personnes handicapées. Il est connu parmi les meilleurs coiffeurs du centre du secteur Gahini, toujours dans le district de Kayonza, à l’Est du pays.

 

“En tout cas, ce n’est pas pour me vanter ou me faire une publicité, je sais que je me débrouille bien dans ce métier de coiffeur. C’est moi qui fais les cheveux des professeurs, enseignants et docteurs de cette localité” dit-il après avoir répondu à un appel de quelqu’un qui veut se faire coiffer.

 

Pourtant, ce jeune homme qui doit avoir 30 ans, n’a qu’une seule jambe gauche. Sa jambe droite a été amputée au niveau des hanches. Il marche à l’aide des béquilles.  “Mais cela ne m’empêche pas de tenir cinq heures voire même sept heures en coupant les cheveux de mes clients” laisse-t-il entendre.

 

M. Nsabimana fait vivre une famille d’au moins cinq personnes dont sa mère, vieille de plus 70 ans. “A part cela, je me suis aussi construit une maison et vous voyez que je suis bien vêtu” indique-t-il.

 

Son Salon de Coiffure compte deux chaises et deux miroirs. Ses ambitions: “accroitre son business et faire un bon Salon dans un bon endroit avec au moins cinq chaises et une place pour dame” précise Samuel, tout en regrettant que seuls les moyens lui font défaut.

 

Il demande à l’administration du district de Kayonza d’encourager ce genre d’activité génératrice de revenus “chez les gens présentés comme incapables” et lui accorder un soutien financier pour réaliser son rêve.

 

La mairie de Kayonza affirme soutenir ces personnes handicapées

 

“Nous essayons d’améliorer leurs conditions de vie tant mieux que possible. Pour ceux qui ont un handicap physique, ils tiennent des activités génératrices de revenus et nous les soutenons moralement et financièrement. Il y a aussi des crédits que nous leur accordons surtout à travers les coopératives” a souligné Mr Harerimana Jean Damascène, le maire adjoint chargé des affaires sociales et économiques.

 

                         Mr Harerimana Jean Damascène

 

Pour le cas de M.Nsabimana Samuel, cet administratif lui encourage de se mettre ensemble avec les autres dans des associations et/ou coopératives à fin de faciliter l’accomplissement des projets qui leur sont destinés, et peut être décrocher un micro-crédit.

 

L’administration reconnait qu’il y a beaucoup de personnes handicapées qui n’ont pas d’activités génératrices de revenus et compte travailler avec les coordinateurs locaux du conseil national des personnes handicapées, NCPD, pour soit les cadrer dans des projets de développement ou les donner des béquilles pour celles qui en ont besoin.

 

Elle se félicite néanmoins que le phénomène de stigmatisation et marginalisation de ces personnes a été éradiquée suite à l’intensification des séances de sensibilisation à l’endroit de la population.

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