L’assistance scolaire aux enfants vivant avec handicap est minine voire insignifiant selon les bénéficiares. Résultat: Près de 100 en âge de scolarité ne suivent pas les cours dans un seul secteur de Muzo. 

Muzo est l’un des 19 secteurs du district de Gakenke.  Il compte à lui seul près de 100 enfants vivant avec handicap non scolarisés selon le coordinateur local du Conseil National des Personnes vivant avec Handicap (NCPD). Selon Ernest Mbonigaba, ce chiffre est de loin supérieur car bon nombre de ces enfants ne sont pas connus, projetant ces chiffres sur 19 secteurs. 

Devant la presse, le coordinateur de NCPD a dressé un bilan largement négatif. L’exemple typique est de Niyonshuti Patrick de 9 ans. “ Ce garçon né avec handicap physique au niveau des bras et des jambes est presque délaissé et n’a jamais mis son pied à l’école. Ses parents sont vulnérables de la 2ème classe sociale” regrette ce volontaire.

L’administration au niveau du district a été alerté. “Rien n’a été fait. Tout simplement je trouve que les enfants vivant avec handicap issus des familles riches sont les seuls qui suivent les études” indique Mbonigaba. 

A coté des faibles revenus des ménages pour faire scolariser leurs enfants vivant avec handicap, le changement des mentalités reste aussi une étape à franchir selon l’administration et le NCPD.

Eric est un autre enfant de 10 ans vivant avec un handicap mental dans ce secteur Muzo. Sa grand mère Kankundiye Vénancie n’entend pas mettre son enfant à l’école. “Regardez-le, comment peut-il suivre en classe? Je crois que même les enseignants ne peuvent pas le supporter” dit-elle. 

Elle souligne que son petit fils est comme un fardeau pour elle et son entourage. “Il est trop turbulent, il casse et détruit tout ce qu’il trouve à son passage. L’enfermer? nous n’avons pas de portes fortes ou cadenas. Si non, on le ferait car des fois, même les voisins ne le supportent pas” laisse entendre Kankundiye Vénancie, pour expliquer que cet enfant est un casse-tête pour elle.

Le coordinateur local du conseil national des personnes vivant avec handicap trouve primaires et discriminatoires de tels comportements et mentalités.

Même son de cloche pour le maire du district de Gakenke. “Les personnes vivant avec handicap sont des personnes comme les autres. Ils sont capables. Leur discrimination doit être bannie et combattue avec toute énergie” insiste Mr Déogratias Nzamwita qui lance un appel pressant à la population de ne plus cacher un enfant vivant avec handicap. 

Cependant il regrette que son district compte un grand nombre des enfants vivant avec handicap.

“Le dernier recensement que le district a fait avec nos partenaires a montré que nous avons plus de 3000 enfants vivant avec handicap” precise-t-il. Il explique qu’à côté des mentalités du peuple, la situation géographique de cette localité composée par plusieurs chaines de montagnes ne permet pas l’accès facile à l’école à cette catégorie spécifique des gens qui présentent d’handicap physique.    

Il lance un appel pressant à tous les intervenants en matière de droit des personnes vivant avec handicap de conjuguer les efforts avec l’administration pour venir en aide à ces nécessiteux.