fév
19
2019

Rwanda: Même infirmes, les réfugiés Burundais travaillent pour survivre

Nous sommes dans la province du sud du Rwanda, district de Huye, l’ancienne Butare. Cette région abrite pas mal de réfugiés Burundais. Parmi eux, plus de 20, vivant avec handicap ou du moins infirmes, dont les enfants.

 

Ils essaient de faire tant mieux que possible pour gagner la vie même si ce n’est pas toujours facile selon leurs témoignages.

 

Patrick Muhizi, il est Ingénieur Electricien. Cependant, il ne fait plus ce métier car il ne marche pas bien à cause de sa jambe qui présente une certaine infirmité au niveau du genoux. Il a une certaine difficulté pour marcher.

 

Il a préféré acheter un appareil de jeu de billard et l’ a installé dans un Resto-Bar. Pour chaque jeu, il encaisse 200 FRw. Et par jour il compte entre 40 et 60 rotations de jeux. “En tout cas, je ne peux pas manquer un gain de 10.000 FRw par jour, ce qui fait que par mois je peux avoir facilement 300.000 FRw. Le loyer et d’autres besoins de tous les jours proviennent ici” a-t-il dit.

 

A coté, ce père de famille est aussi beaucoup sollicité par les propriétaires des Bar et Motel  de la place pour les aider à faire la décompte et le bilan à la fin du mois, une carrière qu’il a prise en exil. “Là aussi vous comprendrez que j’y pique quelque chose”.

 

Madame Adelphine Konji, est une autre réfugiée Burundaise vivant avec handicap. Elle est installée à Huye comme Patrick. Elle marche à l’aide d’une béquille. Son handicap est au niveau des jambes.

 

Au Burundi, cette femme était couturière. Mais arrivée en exil,  elle n’avait pas sa machine à coudre. Par chance, indique-t-elle,  elle a reçu un don de machine et c’est là qu’elle a pu démarrer. Pour le moment elle a deux machines et  gagne facilement sa vie.

 

Pour ne pas travailler seule, Adelphine a préféré s’associer à deux Rwandaises qui font le même métier que elle et pour le moment elles forment une coopérative.  “Ces deux  filles avec qui je me suis associée ne savaient pas bien coudre mais je les ai formées” souligne-t-elle.

 

Parallèlement, Adelphine a embrassé un autre métier de préparer le savon liquide ainsi que la fabrication manuelle des sous-plats à l’aide des bouchons des bouteilles de bières ou limonades. A en croire cette Burundaise, ces activités lui font vivre.

 

Albert est un autre réfugié Burundais qui s’est taillé la part du lion au marché de Rango à Huye. Il essaie de vivre grâce à son commerce de vêtements. Cet homme, lui aussi, se déplace à l’aide d’une béquille.

 

Assis dans son stand, il témoigne. “Avec ce commerce, je ne peux pas manquer du sucre pur mes trois enfants. Ma femme n’a pas d’emploi permanent mais elle cherche à gauche à droite et à la fin de la journée on se retrouve avec de quoi faire vivre notre famille”.

 

Ces Burundais  lancent un appel à dʼautres gens surtout des personnes vivant avec handicap  de toujours vaincre la paresse,  “puisquʼau niveau mental, il nʼy a pas de problèmes” disent-ils.

 

Ils  affirment qu’ils  travaillent comme sans handicap, même s’ils rencontrent des difficultés liées justement à leur état physique . “Nous devons faire tourner notre cerceau car nous autres, nous avons des besoins comme toute autre personne” concluent-ils.

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