jui
24
2017

“Un réfugié s’exprime par les pieds”

Une délégation de la facilitation, de l’EAC et de l’UA a visité un camp de réfugiés de la Tanzanie. Objectif : explorer les possibilités de rapatriement burundais. Une décision contestée par certains.

C’est un coup de pouce pour Bujumbura, qui peine à sensibiliser au rapatriement. Cette délégation a décroché une liste de 28 mille candidats au rapatriement volontaire, sur les 126 mille réfugiés burundais qui vivent dans ce camp tanzanien de Nduta, ce lundi. Cela dans un contexte d’impasse du dialogue.

Même si la facilitation demande d’éviter toute spéculation sur les raisons de cette visite, les sources sur place évoquent un périple avec objectif principal de tâter le terrain. Il s’agit d’envisager le rapatriement des Burundais qui ont fui la crise qui a éclaté en 2015. Et depuis, les chiffres du HCR ne cessent d’augmenter. L’organisation table sur 400 mille réfugiés disséminés essentiellement dans les pays voisins.

Après Nduta, direction Gisuru et Bumba

Dès le lendemain, ce mardi, le comité a décidé de faire un crochet, en direction de Muyinga et Cankuzo. Histoire de constater les conditions d’accueil et de sécurité des centres d’accueil des rapatriés de Gisuru et Bumba. « Et ainsi déboucher à un retour massif des réfugiés,» indique-t-on à Bujumbura.

Au final, la délégation a recommandé la mise en place immédiate de la commission tripartite composée par le Burundi, la Tanzanie et le HCR. Pour répondre au souhait émis par les réfugiés du camp de Nduta. Ces derniers avaient évoqué la nécessité d’un centre d’accueil qui leur permettrait d’arriver au pays. De ce point d’ancrage, ils trouveraient un paquet retour ainsi que les moyens de transport pour rentrer chez eux.

Ce projet de visite des camps qui abritent les réfugiés burundais n’est pas récent. Le bureau de la facilitation l’avait notamment défendu à Helsinki en Norvège devant les burundais en exil, au mois de mai. Un projet contesté par l’opposition. Il était perçu comme venant conforter Bujumbura dans sa rhétorique du ‘tout va bien’.

Cette visite a été boycottée par l’Union européenne, censée accompagner l’UA et l’EAC à Nduta. Elle a préféré rester à Dar es Salam. En garantissant tout de même qu’elle va prendre acte du rapport de la délégation. « Celui-ci sera acheminé directement à Bruxelles. »

iwacu-burundi.org

Langues: 
Genre journalistique: 
Thématiques: 

Partager